Une peinture à l’huile comme un dessin crayonné! au plus rapide pour ne pas prendre trop de ce modèle qui donne déjà beaucoup! pas de croquis, juste de la couleur qui glisse sur le carton gris et le nourrit de gras, permettant doucement d’y caresser plus de matière et de voir venir le détail, le minimum, ne pas dépasser une heure trente pour un corps, juste lui donner vie avec cette belle énergie qui passe entre le modèle et le peintre!
“Jérôme Le Goff, c’est tout d’abord un personnage qui semble inaccessible, tant ses centres d’intérêts et sa palette de créations sont variés. Quelques heures de discus- sions plus tard, on se rend compte qu’il est un homme comme les autres, vivant de passions, d’enthousiasme et de doutes. Et à la gentillesse à toute épreuve. Et quand on y ajoute plusieurs nouvelles heures de conversations, on en arrive à accepter de franchir le pas et de poser pour lui. L’une des conséquences de l’enthousiasme est justement de parvenir à convaincre les gens les plus réservés. De ces deux grandes heures de pose, un lundi après-midi, est né un tableau devant lequel je suis resté plu- sieurs minutes, sans rien dire. L’œil rivé à la toile à peine sèche. Se découvrir autre- ment que dans un miroir ou sur une photo est quelque chose de rare. Se découvrir tel qu’un autre, un peintre, vous voit laisse forcément perplexe et sans voix. Ressentir la fierté d’être couché sur une toile n’a pas de prix. J’ai aimé ce moment. J’aime cette toile.”
François Le Helley, (journaliste à Paris Normandie)